"DEMETER" : la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole Qu'est-ce que la cellule "DEMETER" ? Ces dernières années, le monde agricole affronte les attaques et les critiques. Il est de plus en plus victime d’agribashing 1 et d’intrusions dans ses exploitations. Ces tensions ont conduit à la mise en place, le 3 octobre 2019, de la cellule « DEMETER », au sein de la Gendarmerie Nationale, afin de lutter contre les atteintes au monde rural. Dans ce cadre, une Convention a également été signée entre le Ministère de l’Intérieur, et les deux principaux syndicats agricoles : la FNSEA et le

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"DEMETER" : la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole

01/05/2020

Qu'est-ce que la cellule "DEMETER" ?

 

Ces dernières années, le monde agricole affronte les attaques et les critiques. Il est de plus en plus victime d’agribashing1 et d’intrusions dans ses exploitations.

Ces tensions ont conduit à la mise en place, le 3 octobre 2019, de la cellule « DEMETER », au sein de la Gendarmerie Nationale, afin de lutter contre les atteintes au monde rural.

Dans ce cadre, une Convention a également été signée entre le Ministère de l’Intérieur, et les deux principaux syndicats agricoles : la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs.

A l’occasion de la présentation de la cellule DEMETER, la Gendarmerie a indiqué avoir recensé, entre le 1er janvier et le 1er novembre 2019, 14 498 faits d’atteinte au monde agricole, soit 2 chaque heure.

 

Ses objectifs

Du nom de la déesse grecque des moissons, l’objectif de cette cellule est de recenser les attaques contre les agriculteurs (insultes, menaces physiques ou morales) ou les exploitations et les entreprises agroalimentaires (intrusions, tag, voire destruction).

Elle est destinée à apporter une réponse globale et coordonnée à l’ensemble des problématiques de sécurité qui touchent le monde agricole, en menant des actions dans les 4 domaines suivants :

  • La prévention et l’accompagnement des professionnels du milieu agricole, par des actions de sensibilisation et de conseils ;
  • La recherche et l’analyse du renseignement, en vue de réaliser une cartographie évolutive de la menace et détecter l’émergence de nouveaux groupuscules ;
  • Le traitement judiciaire des atteintes visant le monde agricole ;
  • La communication, en valorisant toutes les actions menées dans ces différents domaines par la Gendarmerie, et par des actions ciblées destinées à rassurer le monde agricole.

L'organisation de la cellule DEMETER

Les faits visés par la cellule DEMETER

  • Les actes crapuleux, qu’il s’agisse d’une délinquance de proximité et d’opportunité, ou d’une criminalité organisée voire internationale ;
  • Les actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement, ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques.

Il peut donc s’agir de vols, dégradations, cambriolages, violations de domiciles ou intrusions, occupations illégales, actions menées par des groupes (antispécistes notamment), etc.

 

Des Observatoires Départementaux de l’agribashing

Pour lutter contre ces atteintes, en lien avec la cellule DEMETER, le Ministre de l’Intérieur a demandé aux Préfectures de mettre en place des Observatoires de l’agribashing. Ils veilleront en particulier à détecter les menaces, évaluer leur intensité et leur évolution potentielle, et à agir en vue de les prévenir et de les neutraliser.

Ils existent dans une vingtaine de départements aujourd’hui, pour surveiller les posts Facebook, Twitter, etc. et infiltrer les réseaux militants, afin « d’éviter que des mouvements radicaux ne débordent en acte violent, tout en respectant la liberté d’expression », selon les termes de la Convention.

 

L'émergence de contestations

Depuis la naissance de la cellule DEMETER, de nombreuses voix - associations écologistes, militants des droits de l'homme ou chercheurs - ont dénoncé un dispositif jugé liberticide.

Dans une lettre ouverte adressée fin février 2020 au Premier Ministre Edouard Philippe, 28 associations ont demandé la dissolution immédiate de la cellule Demeter, parce qu’elles estiment que cet outil « vise à criminaliser l’expression d’une opinion, ce qui est en contradiction avec le principe fondamental de liberté d’opinion ».

Le 14 février dernier, deux associations ont également déposé un recours contre Déméter devant le Tribunal Administratif de Paris, affirmant que ce « dispositif de surveillance » fait « pression » sur les associations dénonçant l’agriculture industrielle.

Finalement, Éris, la déesse de la discorde n’est jamais loin … !

 

Que faire en cas de faits constatés ou de menace ?

Vous devez vous adresser à votre Brigade locale de Gendarmerie, dont chacune dispose d’un « référent sûreté » formé aux problématiques du monde agricole.

Un diagnostic de sûreté (gratuit) au sein de l’exploitation peut également être sollicité.

En cas de flagrant délit : un seul numéro : le 17. N'agissez pas seul !

 

A télécharger

Dossier de presse : Présentation de la cellule DEMETER

1 « Agribashing » désigne les incivilités, intimidations, dégradations, insultes, voire violences subies par les agriculteurs.