Comprendre les Pathologies du Veau de Boucherie
Le 22 mars 2018, notre technicien de secteur et le vétérinaire référent ont organisé une réunion pour leurs éleveurs sur les pathologies respiratoires. Cette journée a été animée par le laboratoire CEVA en la personne de Vincent JEGOU, Responsable du support technique pour la région Ouest.
CONSTAT :
Le taux de mortalité dû aux problèmes respiratoires est compris entre 8 et 15 % et l’on observe :
Mais notre filière reste engagée, car entre 2013 et 2016, la production de veau affiche une diminution de 40% dans l’utilisation des antibiotiques.
LA PROBLEMATIQUE : Déterminer le bon pathogène
Il y a beaucoup de temps passé et il faut arriver à maitriser les facteurs de risque pour agir sur la prévention, de manière à utiliser à bon escient un arsenal thérapeutique, avec un développement des résistances de certains pathogènes. Les pathogènes sont souvent des virus (type RS), des bactéries ou des pasteurelles. Ceux-ci ne sont pas faciles à déterminer car nous avons souvent un mélange de plusieurs pathogènes.
Tout ceci serait bénéfique pour la filière avec une utilisation moindre des antibiotiques.
Le bovin est un insuffisant respiratoire comparé à l’homme (12 l pour le bovin contre 35 l pour l’humain) ; il est peu vascularisé et a des voies aérifères étroites.
De plus l’équilibre du veau est mis à rude épreuve quand il arrive dans nos élevages :
- mélange de microbismes
- stress du transport et de l’alimentation (changement de régime alimentaire)
- déshydratation
- ambiance et confort du bâtiment
DES OBSERVATIONS :
Une température élevée du veau (supérieure à 39.5°C).
Une diminution de l’appétit et des déplacements : un état général triste.
Des signes respiratoires : toux, jetage, respiration rapide
Des examens complémentaires : autopsie, sérologie, prélèvement nasal ; pour ces 2 derniers examens, il y a un temps d’attente pour les résultats.
L’éleveur doit observer ses veaux de façon à faire un diagnostic précoce et isoler les cas les plus graves.
LES CLES DE LA PREVENTION :
L’éleveur ne les maitrise pas toutes, mais quelques-unes sont tout de même accessibles…
Avant l’arrivée dans l’élevage :
- Prise colostrale dès la naissance
- Limitation des stress
- Maîtrise de la déshydratation
La biosécurité :
- Respecter un vide sanitaire avec une bonne désinfection
- Nettoyer le matériel régulièrement
- Contrôler les entrants
Le veau et ses défenses immunitaires :
- Avoir une bonne gestion de l’alimentation
- Tondre les veaux une fois par lot
- L’ambiance du bâtiment
- Avoir une température confort dans le bâtiment (entre 5 et 15°C)
- Avoir un renouvellement d’air entre 1.5 à 2 m3 /h/kg de PV
LA PROBLEMATIQUE DU TRAITEMENT :
Le traitement va consister à prendre en charge la douleur du veau ; l’éleveur doit associer antibiotique et anti inflammatoire. L’éleveur fera donc de la métaphylaxie, c’est à dire un traitement raisonné des antibiotiques en choisissant bien ce dernier selon plusieurs critères :
- son spectre d’action
- le temps d’attente
- le mode d’administration
- le coût
S’il y a plus de 5% de l’effectif malade, il faut penser à mettre un traitement collectif. Il est nécessaire pour cela de bien reporter ces informations dans le cahier sanitaire remis en début de bande (tout comme pour les traitements individuels).
Pour finir un rappel des fondamentaux : surveillance des animaux, observation des animaux et observance des traitements prescrits par le vétérinaire.
Pour conclure cette riche matinée, les éleveurs remercient leur technicien et leur vétérinaire pour cette réunion d’informations qui s’est conclue par un repas. Je présente mes excuses auprès des éleveurs présents à cette journée : je n’ai plus de photos : mon portable a rendu l’âme avec ses souvenirs …
Patricia POUBLANC, Secrétaire Adjointe de l'APV-VDF